Nous avons vu dans les deux précédents articles : https://proactech.net/chargecognitive/ et https://proactech.net/le-fonctionnement-de-la-memoire/ le fonctionnement de la mémoire ainsi que la notion de charge cognitive.
Pour utiliser d’une façon optimale ces différentes mémoires et éviter la surcharge cognitive, voici 5 recommandations :
Mise en relief d’informations importantes :
Dans un support de formation multimédia, les informations importantes peuvent être mises en relief à travers :
– l’affichage de 3 à 5 mots clés sur l’écran
-l’utilisation de couleurs ou effets visuels sur certaines zones de l’écran
– l’ajout d’explications en popup ou infobulles pour définir les objectifs pédagogiques du module par exemple ou des explications complémentaires.
Cela a pour effet de réduire la charge cognitive extrinsèque en aidant à se focaliser sur l’essentiel. C’est d’autant plus important pour les apprenants novices et les compétences complexes. Cela permet également de maximiser la charge pertinente en facilitant la construction de schémas mentaux à partir des informations mises en valeur.
Segmentation de l’information :
La connaissance à acquérir doit être découpée en éléments cours, 6 minutes maximum pour une vidéo par exemple. Ce découpage doit suivre une logique pédagogique et progression claires. Ainsi, si l’apprentissage doit s’appuyer sur des connaissances antérieures (pré-requis), l’apprenant doit le savoir avant de commencer le module. L’apprenant doit pouvoir prendre le contrôle de son apprentissage en navigant de chapitre en chapitre et d’objectif d’apprentissage en objectif d’apprentissage. Cette recommandation est essentielle pour améliorer la charge pertinente à travers la classification et la schématisation des idées.
Elimination de toute information superflue :
Pour réduire la charge extrinsèque, il faut éliminer tout ce qui ne contribue pas à l’atteinte de l’objectif pédagogique. Cela inclut une musique de background inutile et trop présente, des animations ou éléments graphiques gratuits (n’apportant rien à la compétence à acquérir), ainsi que des informations ou compétences superflues par rapport à l’objectif. Ce qu’il faut souligner ici c’est que cela dépend du degré d’expertise des apprenants ciblés : une information qui peut paraître superflue pour un apprenant expert peut être intéressante pour un apprenant moins expérimenté et vis-versa.
Utiliser les différents canaux sensoriels :
Cette recommandation découle directement du fonctionnement de la mémoire sensorielle. Dans le canal visuel, passe l’information textuel, le graphisme et l’animation ; dans le canal auditif on peut avoir la voix off, les effets sonores et la musique. Ainsi, le concepteur doit combiner de façon complémentaire les deux canaux, par exemple afficher des animations ou schémas et 2 ou 3 mots clés en complément d’une explication audio. Typiquement, la vidéo animée d’une mascotte ou même d’une personne réelle qui parle en plus d’une animation d’écran ne fait que parasiter et surcharger le canal visuel. Par contre, des vidéos explicatives animées accompagnées d’une voix off, du style Khan Academy ou les vidéos explicatives en motion design apportent plus d’impact pédagogique.
Typiquement, la vidéo animée d’une mascotte ou même d’une personne réelle qui parle en plus d’une animation d’écran ne fait que parasiter et surcharger le canal visuel.
Rapprocher le contexte d’apprentissage des compétences au contexte de leur utilisation :
La mémoire contextuelle permet d’associer un apprentissage à tout l’environnement et les sensations associées à cette action d’apprentissage. Cela a pour conséquence de récupérer les informations stockées dans la mémoire à long terme plus facilement si elles sont emmagasinées et récupérées dans le même contexte. C’est le principe même du learning by doing. Les environnements de simulation, de mises en situation ou même de réalité virtuelle et de réalité augmentée sont pour cela très utiles en fonction du contexte et de l’objet d’apprentissage.
C’est ainsi que dans cet article, nous avons proposé des stratégies pédagogiques qui permettent de tirer profit du fonctionnement de la mémoire. Dans les prochains articles, nous allons comprendre les sources de l’engagement de l’apprenant ainsi que la posture active de l’apprenant.
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