Le mode de déploiement (interne ou externe, dédié ou mutualisé, type de modèle économique,…) d’une plateforme e-learning est un problème que l’on délègue trop souvent au département informatique sans forcément lui donner une vision fonctionnelle du projet, ou pire, un problème que l’on relègue au second plan et qu’on laisse à la discrétion de l’éditeur ou du prestataire. Or, le choix d’un modèle d’hébergement est intimement lié au cycle de vie de votre projet e-learning et aura un impact à la fois sur votre budget et sur la qualité de votre dispositif. Dans ce billet, le premier d’une série d’articles sur la même thématique, nous traiterons les contraintes et spécificités d’un projet e-learning ainsi que les choix techniques et économiques qui en découlent.
Le cycle de vie d’un projet e-learning :
Un projet e-learning, comme tout projet de changement, connaît un cycle de vie en quatre grandes phases du démarrage du projet jusqu’à son déclin, en passant par la croissance puis la maturité.
Cette courbe peut être plus ou moins étalée selon le contexte du projet. Notamment selon la maîtrise des facteurs suivants :
- La cible: les jeunes ont tendances à adopter plus rapidement la technologie,
- La conception du dispositif : la qualité de l’accompagnement et de la stratégie de déploiement du projet e-learning en adéquation avec la cible et les objectifs,
- L’implication du management et des formateurs/tuteurs : ils motivent, suivent, échangent avec les étudiant, ce qui permet l’accélération de l’adoption.
En tout état de cause, ce cycle de vie permet de pressentir la difficulté intrinsèque à un projet e-learning qui est celle de la montée en charge de l’utilisation de l’application et des données, difficile à prévoir, même approximativement, au démarrage.
Client et éditeur, objectifs et contraintes :
Un éditeur de solutions e-learning a des contraintes dont certaines peuvent sembler contradictoires :
D’un côté, l’efficacité et la satisfaction client :
– Apporter les personnalisations graphiques et applicatives nécessaires pour chaque entité cliente,
– Intégrer la plateforme avec le système d’information du client,
– Proposer une infrastructure suffisante pour garantir la montée en charge du dispositif dans toutes les phases de vie, y compris les événements exceptionnels (examen en salle pour des centaines d’apprenants simultanés, campagne de formation pour le lancement d’un nouveau produit, etc.).
– Ne rien sacrifier de la qualité graphique et audio et pourtant garantir une fluidité de données en toute circonstance,
– Donner des garanties en termes de sécurité des données et de disponibilité du service,
– Proposer une flexibilité tarifaire permettant au client de payer en fonction de la consommation du service.
De l’autre côté, et face à l’accélération des changements technologiques dans le domaine des applications web, l’efficience et l’optimisation sont des préoccupations majeures dans le développement . L’éditeur doit donc :
– Faciliter le déploiement du code applicatif de la plateforme à plusieurs entités clientes,
– Simplifier les mises à jour et les tests applicatifs en les centralisant dans une seule instance (Mode SaaS),
– Concentrer ses efforts dans l’installation et la sécurisation d’une même infrastructure serveur autant que faire se peut.
A ses réalités, contraintes et objectifs, s’ajoute le choix d’un mode de déploiement et donc un modèle économique.
Modèles économiques d’une application Web : ASP Vs SaaS :
Le mode ASP (Application Service Provider) était le modèle standard que les fournisseurs proposaient habituellement pour une application web. Dans ce modèle, chaque client avait sa propre instance de l’application Web généralement dans un serveur dédié hébergé intra-muros ou auprès d’un datacenter externe. Cette application était généralement profondément personnalisée pour les besoins spécifiques du client.
Ce modèle, s’il a l’avantage de rassurer, à tort ou à raison, le client sur le fait que celui-ci a sa propre application, dans son propre serveur sur laquelle il peut apporter ses propres modifications et imposer une étanchéité et une sécurité sans faille, il comporte de nombreux inconvénients :
– La maintenance d’une telle application s’avère vite inextricable pour l’éditeur qui va devoir littéralement maintenir autant d’applications qu’il a de clients,
– Le client investit lourdement pour l’installation, la personnalisation et la maintenance voire dans certains cas, l’acquisition de sa propre plateforme e-learning perdant au passage le bénéfice des évolutions standard de l’outil qui naissent des besoins d’autres clients et qui lui permettraient d’améliorer son propre dispositif e-learning.
Le modèle ASP a donc été abandonné par la plupart des éditeurs, car économiquement peu rentable, au bénéfice du mode SaaS (Sofware As A Service). Dans le modèle SaaS, l’application n’est plus vendue comme un produit à part entière mais plutôt comme le moyen de fournir un service. Ainsi, l’effort de développement, de maintenance et d’hébergement est concentré dans une seule instance de l’application, sous réserve que celle-ci gère l’aspect multi-clients.
Choisir la bonne infrastructure serveur pour une plateforme e-learning en mode SaaS :
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Il existe classiquement deux options pour assurer, en mode SaaS, une montée en charge de l’application :
– Réserver un serveur doté d’une grande capacité de calcul et d’une large bande passante en prévision des éventuelles augmentations de trafic. Cette solution ne peut être que limitée dans le temps et convient plutôt à un mode ASP. De plus, elle est peut être risquée (serveur sous-dimensionné) ou non optimale (serveur surdimensionné) et n’est pas protégée contre les défaillances ; il faut notamment prévoir des redondances matérielles et logicielles en cas de panne serveur ;
– Installer un groupe de serveurs (cluster) en utilisant des techniques de répartition de charge sur plusieurs serveurs (load balancing) et permettant de remplacer automatiquement tout serveur défectueux par un autre du cluster. Si cette solution convient bien au mode SaaS, elle s’avère généralement coûteuse matériellement et nécessite de mobiliser des ressources humaines importantes et expertes pour le pilotage du dispositif.
C’est pour tirer tous les bénéfices d’une architecture en cluster, sans les inconvénients de complexité et de manque de flexibilité, que l’hébergement Cloud a vu le jour.
Tout d’abord, on entend souvent parler de Cloud, qu’est-ce que le Cloud ?
Les bénéfices du Cloud Computing :
Le cloud computing, ou cloud (Informatique en nuage ou Nuage » en français désigne un ensemble de processus qui consiste à utiliser la puissance de calcul, de stockage ou de transfert de serveurs informatiques distants à travers Internet ou un réseau privé.
Généralement les fournisseurs d’infrastructure d’hébergement dans le Cloud, comme Amazon Web Services ou Google Cloud Computing, ainsi que bien d’autres, mettent à disposition en mode IaaS (Infrastructure As A Service) un ensemble d’outils permettant de gérer relativement aisément son infrastructure serveur tout en s’abstrayant des problématiques matérielles. Toutes les configurations matérielles et logicielles sont alors accessibles à travers des services Web. Pour faire simple, on peut payer pour une configuration serveur minimale et programmer le système pour mobiliser, si nécessaire, d’autres ressources de calculs ou de bandes passantes automatiquement, ou manuellement mais avec beaucoup de simplicité.
Ainsi, le Cloud Computing offre cette grande flexibilité qui permet de commencer petit, croître, puis décroître avec la fin du projet.
Le Cloud ce n’est bien sûr pas magique, mais en adoptant de bonnes pratiques il permet d’apporter des réponses intéressantes et optimales tant aux problématique du client qu’aux contraintes des éditeurs e-learning. Ce sujet fera l’objet d’un prochain article.
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