Scroll Top

Le digital à l’école : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ?



Même si l’apprentissage digital à l’école, sous toutes ses formes, tend à s’imposer comme un changement inéluctable, son introduction massive n’est pas plébiscitée par tous. Entre les écoles entièrement digitalisées poussées par le marketing agressif des mastodontes du secteur informatique, et les écoles sans écrans choisies par certains employés des géants de la Silicon valley, la question se pose de l’utilisation optimale et raisonnée du digital à l’école.

De quelques défis de nos systèmes éducatifs…

Les systèmes scolaires du monde entier se posent des questions fondamentales sur, entre autres, l’adéquation des compétences inculquées aux attentes du marché du travail de demain, l’épanouissement personnel et l’adaptabilité, l’égalité des chances, les valeurs et j’en passe.

Tous autant de défis à relever et de casse-têtes pour les réformes éducatives dont on ne cesse de parler depuis des générations dans notre pays sans pour autant qu’il y ait d’améliorations substantielles. Il est un fait établi : le « one size fits all » ou encore l’école taille unique pour tous est génératrice qu’exclusion, d’inadaptation et de désarroi de nos petites frimousses que nous aimons tant. Les élèves sont tenus de suivre le même rythme d’apprentissage sans aucune prise en compte de leur individualité ni de leur personnalité. Une métaphore, devenue célèbre, dit bien : “Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide.”

Et pour compliquer un peu plus le problème, les enfants de la génération Z sont nés avec le numérique et en sont largement dépendants : pour communiquer, pour apprendre, voire pour exister socialement. Qui dit numérique dit immédiateté, accès illimité à l’information et personnalisation de l’accès. Les enfants ont donc du mal à s’identifier à une école restée attachée au tableau, à la craie, aux cartables qui pèsent des tonnes et au papier, qui au passage décime nos forêts, et surtout à un professeur qui se considère trop souvent comme seul pourvoyeur de connaissance.

Le fossé entre attentes multiples et système archaïque continue à se creuser donc, et en résulte des enfants qui, il faut le dire, détestent pour la plupart l’école et n’arrivent pas à connecter l’apprentissage aux besoins de la vie réelle. Ils préfèrent, pour beaucoup, passer des heures à jouer ou à chatter sur les réseaux sociaux plutôt que de lire un livre ou faire un devoir. Les parents désemparés et inquiets des effets nocifs, à la fois physiques et psychiques de ces terminaux, confisquent ordinateurs et Smartphones.

Et si plutôt que d’être une menace, le digital constituait un accélérateur pour la réforme du système éducatif ?

Le digital, est-il une baguette magique pour autant ? 

Considérer l’introduction massive de technologie comme une fin en soi, au delà de l’effet marketing, a toutes les chances d’être contre-productive en terme d’impact pédagogique. Une étude récente de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) montre même que l’introduction en masse de terminaux à l’école peut produire l’effet contraire et distraire les enfants.

Le digital reste un outil. Numériser une approche pédagogique défaillante, s’il n’est pas totalement dépourvu d’intérêt (allègement des cartables et impact écologique), n’opérera pas le changement souhaité. Tout commence d’abord par une meilleure compréhension des modes d’apprentissage des élèves.

Mais, une fois la réflexion pédagogique menée, le numérique s’impose comme étant un levier formidable. D’abord parce que c’est le média de choix des enfants, mais en plus, parce qu’il a de multiples avantages dont : l’adaptation aux rythmes d’apprentissage, l’autonomie d’apprentissage, le suivi personnalisé, le travail collaboratif, l’apprentissage par le jeu, etc.

Les défis du digital à l’école 

Comme dans beaucoup de domaines, la problématique n’est pas technique mais plutôt liée à la bonne utilisation de l’outil à la fois par les enseignants et par les élèves. Les enseignants appartenant, la plupart du temps à la génération X, génération ayant migré vers le numérique, et vivant souvent une certaine forme d’exclusion numérique ou du moins n’ayant pas un usage systématique du digital dans la vie professionnelle. Les élèves, quant à eux, tout digital natives qu’ils sont, n’utilisent pas forcément l’outil informatique d’une façon productive ni raisonnée.

Dans nos prochains articles, nous tâcherons de montrer, exemples à l’appui, comment l’introduction raisonnée du digital peut, adossée à une nouvelle vision de l’école, contribuer à l’amélioration de notre système.

Leave a comment

Préférences de confidentialité
Lorsque vous visitez notre site Web, il peut stocker des informations via votre navigateur à partir de services spécifiques, généralement sous forme de cookies. Ici, vous pouvez modifier vos préférences de confidentialité. Veuillez noter que le blocage de certains types de cookies peut avoir un impact sur votre expérience sur notre site Web et les services que nous proposons.