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3 mythes sur l’apprentissage auxquels vous croyez sûrement

En tant que professionnels de la formation, nous aimerions tous vivre et faire vivre à nos apprenants des expériences d’apprentissage optimales, toujours rester à l’affût des nouvelles méthodes pédagogiques, appuyer nos choix sur des bases scientifiques, etc. Mais, êtes-vous sûr d’avoir la bonne perception de ce qu’est un « apprentissage optimal » ? Ulrich Boser, auteur de « Learn Better » a identifié plusieurs mythes sur l’apprentissage qui peuvent ralentir le processus de ce dernier. Voici donc trois fausses perceptions sur l’apprentissage ainsi que l’alternative .

MYTHE 1 : Nous avons des styles d’apprentissage différents.

Les besoins d’un apprenant en termes de conception pédagogique dépendent de nombreux facteurs tels que les connaissances préalables, la prédisposition à apprendre, la motivation, etc. mais pas d’un style d’apprentissage favori. Cela paraîtrait par exemple ridicule d’apprendre le foot en écoutant un cours au format audio !

Par exemple, d’aucuns pensent que les personnes à dominance cérébrale gauche apprennent différemment des personnes à dominance cérébrale droite, alors que les études scientifiques s’appuyant sur des scanners montrent que la dominance cérébrale est elle-même un mythe.

Quelle est la bonne approche ?

 « Faites correspondre votre contenu au processus », dit Ulrich Boser.  « Un élève devrait apprendre la musique en écoutant de la musique, ou apprendre à lire en lisant plus ».

Comme beaucoup de mythes, celui-ci peut avoir une part de vérité mais n’a aucun appui scientifique et en aucun cas ne peut être généralisé. C’est ainsi que le département de l’éducation aux États-Unis, par exemple, a donné la main aux professeurs quant au choix et l’utilisation des styles d’apprentissage en classe.

MYTHE 2 : Le cône d’apprentissage.

« Les gens se souviennent seulement de 10% de ce qu’ils lisent, mais 90% de ce qu’ils voient, entendent ou font. »

Le principe semble logique, mais les pourcentages fournis n’ont pas fait l’objet d’une recherche quantitative. Les sources citées ne sont même pas véridiques. Mais, comme ces chiffres nous semblent intuitivement corrects, nous les avons adoptés sans remettre en question leur origine.

Quelle est la bonne approche ?

Toutes les stratégies ci-dessous peuvent accroître la capacité d’apprentissage :

  • Apprendre en petits morceaux plutôt qu’essayer de tout assimiler d’un seul trait.
  • Miser sur l’apprentissage par répétition : « la répétition est la mère de l’apprentissage ».
  • Insérer délibérément des “capteurs d’attention” environ toutes les 10 minutes de manière à réengager à travers une interaction ou une activité pédagogique qui susciterait son intérêt et éveillerait ses émotions.
  • Retenir que les effets visuels prennent toujours le dessus sur le texte dans notre mémoire. Une image retient plus notre attention qu’un texte plat.

MYTHE 3 : plus vous consacrez de temps à l’apprentissage, plus vous apprenez.

Prof. Boser affirme que : « la plupart d’entre nous conduisent tous les jours, mais ne sont pas forcément de bons conducteurs », dit-il. « Consacrer du temps à une chose ne signifie pas toujours que vous la maîtrisez. ». Il faut adopter une approche intelligente d’apprentissage.

Quelle est la bonne approche ?

Ce qui marche, en plus du temps consacré à l’apprentissage, c’est le fait d’obtenir un feedback d’autres personnes. Par exemple, Prof. Boser a embauché un entraîneur de basket-ball pour l’aider à améliorer son jeu et s’est filmé en jetant des paniers dans le parc afin d’avoir des avis externes.

Une autre façon de mieux appréhender certaines notions, est de se les expliquer à soi-même ou à quelqu’un d’autre ou de s’interroger soi-même. D’où, l’utilité des quiz auto-correctifs et des forums de discussion  intégrés dans les plateformes de digital learning par exemple.

Conclusion

Ainsi, plusieurs théories qui nous semblent acquises n’ont pas d’appui scientifique voire s’avèrent totalement fausses. Cela souligne, s’il le fallait encore, l’importance du retour terrain pour ajuster les pratiques pédagogiques.

D’où, le rôle primordial des professeurs et formateurs dans la conception de n’importe quel dispositif de formation, qu’il soit en salle, en ligne ou mixte. Les formateurs ont ainsi besoin de la flexibilité nécessaire afin d’adapter la méthode d’apprentissage au contexte de leurs apprenants.

Pour en savoir plus sur le sujet :

http://www.npr.org/sections/ed/2017/03/22/520843457/you-probably-believe-some-learning-myths-take-our-quiz-to-find-out

https://www.fastcompany.com/40420472/five-popular-myths-about-learning-that-are-completely-wrong

http://www.bottomlineperformance.com/learning-theories-gone-wild-urban-myths-can-hurt-learning-designs/

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