Le modèle Kirkpatrick est souvent convoité pour sa simplicité à évaluer l’impact des formations. Mais dans la réalité des faits, jusqu’où arrivons-nous réellement à faire pousser l’évaluation de la formation ?
- Pour le niveau 1 (La réaction), nous optons pour des questionnaires de satisfaction.
- Pour le niveau 2 (L’apprentissage), les quiz, les études de cas et les évaluations par visio-conférence permettent d’évaluer aussi bien les connaissances que les compétences (pour certains cas).
Mais quand il s’agit de grimper au niveau 3 (Le comportement), voilà notre système d’évaluation qui se heurte à la difficulté d’évaluer les conséquences opérationnelles pour l’apprenant, soit ce qui a changé dans sa manière de travailler. Des systèmes d’auto-évaluation sont utilisés dans ce cas, mais ils sont souvent sujets à une sous-évaluation ou une surévaluation de la part de l’apprenant ou de son évaluateur.
Comment donc s’assurer que la formation à impacter positivement le quotidien de l’apprenant ?
C’est là où les sciences comportementales nous ouvrent des pistes de réflexion et nous livrent des solutions exploitables dans le domaine de la formation ; les nudges !
Les nudges dits aussi les « coups de pouce », viennent répondre à la difficulté à faire changer les comportements : il ne suffit plus que les apprenants comprennent ce qu’on attend d’eux. Le défi est aujourd’hui, de pouvoir former en observant des résultats sur le lieu de travail. Grâce aux nudges nous pourrions faire passer l’apprenant de l’intention à l’action.
Ce passage à l’action est souvent freiné par des biais cognitifs (représentations, habitudes et manières de pensées) développés chez l’apprenant et qui l’empêchent d’adopter le bon comportement et de profiter pleinement de sa formation. Par exemple, beaucoup ont pris l’habitude depuis leur plus jeune âge, de se préparer pour les examens et d'oublier ce qu'ils ont appris une fois les examens passés. Cette habitude s’est sûrement vue prolongée dans leur vie professionnelle où les acquis de formation se déperdent après la formation par déclin de rétention de la mémoire.
Dans ces deux situations, l’acte d’apprentissage ne constitue pas un continuum avec les actions du quotidien de l’apprenant. Les nudges pourraient donc nous aider à construire ce continuum pédagogique pour garantir une formation avec impact !
L’idée est donc, dans le cas de la formation, de comprendre ces biais cognitifs et de trouver les moyens de les surmonter pour que les intentions pédagogiques de la formation qui sont de faire acquérir des compétences et de développer des connaissances puissent se traduire en actions de changement du comportement sur le terrain et au quotidien.
En formation, nous pouvons à l’aide des nudges :
- Rappeler les comportements que l’apprenant doit changer,
- Communiquer les bons « coup de pouces » (une série d’actions, des conseils pratiques, informations utiles au bon moment, …) pour l’aider à changer et à faire les bons choix,
- Mesurer le changement du comportement de l’apprenant pour l’informer d’une part, de son évolution et d’autre part pour mesurer que le continuum pédagogique élaboré va dans le bon sens
Si les sciences comportementales nous aident à faire changer les comportements d’une personne, nous pouvons en formation, grâce à la technologie, faire changer les comportements des apprenants à l’échelle de façon méthodique et mesurable.